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SOUVENIRS

tous les ponts derrière lui. « C’était, à cette époque, un pays dur, disait-il en souriant : il fallait être robuste pour y demeurer : nous y sommes restés vaillamment, comme vous avez fait plus au nord, vous, les descendants des solides gaillards que la France envoya sur ce continent pour en faire la rude conquête ».

Il était attaché à ce lieu qu’il avait élu, où il avait conquis une juste renommée et le respect de tous. Il suivait avec passion les progrès de la nation américaine. Il y retrouvait une note dominante : l’influence anglo-saxonne et française. Il comptait que cette influence unifierait la masse, composée de types venus des quatre coins du monde et dont la disparité physique frappe davantage dans les rues de San Francisco où l’on rencontre des Italiens, des Espagnols, des Allemands, des Français, et même des Canadiens français que l’on reconnaît à leur accent et qui seraient fort étonnés si l’on cédait à la tentation d’aller leur serrer la main.

Le professeur Gayley rapprochait ainsi la pensée française et la pensée anglaise, parce qu’il en avait suivi les relations dans l’his-