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SAINTE-JUSTINE

peu que nous aurons fait de bon ; qui sont une joie perpétuelle et notre recommencement ; qui retrouvent nos gestes, nos mots, nos intonations, nos silences et nos colères où nous aimons si souvent les reconnaître : qui nous aident de leur affection, en qui nous nous reposons des inepties de l’existence ; qui nous offrent la sûreté de leur cœur et la sincérité de leur regard : les tout-petits. Lacordaire s’écriait : « Qui touchera le cœur de l’homme si l’âme de l’enfant ne le touche pas ? » L’hôpital Sainte-Justine a fait une devise de ces mots de l’ardent dominicain. Mais si nous éprouvons un tel bonheur à remercier nos enfants de leur sourire, pensons-nous que d’autres, aussi aimants, endurent la douleur de voir souffrir, sans espoir de guérison, leurs petits ? Les enfants des autres, n’est-ce pas notre propre histoire ? Le foyer pauvre est-ce moins d’amour ? L’enfant pauvre qui meurt, est-ce moins de douleur ? Sainte-Justine aide les tout-petits qui ont moins d’argent et tout autant de maman.