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SAINTE-JUSTINE


Au cours d’une soirée organisée par l’Hôpital Sainte-Justine, j’avais l’occasion d’évoquer l’œuvre que dirige encore, avec tant de dévouement, Madame Louis de Gaspé Beaubien.

Au printemps de 1907, quelques bonnes volontés s’étaient unies à l’appel d’une femme, le docteur Irma Levasseur. Un danger, que le docteur Raoul Masson avait signalé de nouveau à l’élite, menaçait la nation : la mortalité infantile. Un hôpital pour enfants aiderait à la combattre. Or, nous n’en avions pas. Les protestants nous réservaient quelques lits : c’était tout. Nous avions cru longtemps qu’un enfant ne pèse pas lourd devant la vie : disparu, n’était-il pas « le plus heureux » ? Nous comptions sur les naissances pour nous consoler des deuils, sans songer qu’il eût valu mieux n’avoir pas à se consoler.

L’hôpital fut installé rue Saint-Denis, dans