Page:Montpetit - Souvenirs tome II, 1949.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
JOSEPH BARIL

rales, un moyen de signaler son approche aux badauds. Amusement d’étudiant qui ne gêne guère, si ce n’est le repos de ceux qui ne veulent plus comprendre qu’on puisse avoir de la jeunesse à n’en savoir que faire. Aussi Joseph Baril s’était-il joint de bon gré au chœur de ses camarades. Pourtant, peu de temps après son inscription à la Faculté de droit, il avait lu dans un journal : « Claironner formidablement, partout, le grand cri de Laval, telle est la mission de l’étudiant… À nos chères amies, il modulera doulcement l’insaisissable sérénade de nos vingt ans. » Il n’en fallait pas plus pour piquer son ironie. Du choc de ces mots : l’insaisissable sérénade de nos vingt ans et du cri formidable et unanime, jaillit cette fantaisie cocasse :

« Ce grand cri de Laval, cette insaisissable sérénade de leurs vingt ans, nous les avons maintes fois entendus dans les manifestations universitaires : les voici, — admirons-en l’ardeur juvénile :

          Boum !
Boum, à la Ka Boum
À la Ka Wô Wô Wô !
Ching, à la Ka Ching
À la Ka Châ Châ Châ !