Page:Montpetit - Souvenirs tome II, 1949.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.
14
SOUVENIRS

pale, si nous avions des « livres municipaux ». Expulsés du Monument National, un instant menacés d’un entresol, ils avaient fini par trouver asile dans un recoin de l’École technique. Encore étaient-ils accessibles, contrairement à leurs congénères, qu’une main pieuse avait assemblés et qui dormaient à l’abri des yeux, sous une voûte. Une ironie facile eût trouvé dans ce trait un symbole ; et pourtant les circonstances seules avaient été cause de cet exil.

Un jour viendrait où le problème serait résolu. Les projets n’avaient jamais fait faute. On en avait esquissé beaucoup, de modestes et d’extravagants. Ils devaient tout de même conduire la ville à construire un immeuble et à organiser une bibliothèque.

Souffrant de la pénurie des livres, j’étais préoccupé, comme d’autres, de la composition de cette bibliothèque dont on nous doterait bientôt et j’avais eu l’occasion, dès 1911, de réclamer dans des articles que l’on y prît garde. Il était naturel de sacrifier à la mode, à l’amusement, de satisfaire la masse et de réunir un ensemble bien choisi d’œuvres d’imagination. Mais il fallait aussi penser aux li-