Page:Montpetit - Souvenirs tome II, 1949.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
CONSCRIPTION

pieuse et discrète de la loyauté qui a jusqu’ici brillé, sans cesse, aux jours sereins comme au milieu des nuits les plus sombres de notre existence nationale. Peu importent les intrigues du dehors ou les machinations du dedans, la liberté individuelle du sujet sera encore, comme par le passé, le plus formidable rempart de la citadelle impériale. Le plus ferme soutien de cette liberté, c’est la loi qui la coordonne et qui l’empêche de dégénérer en licence ». Fort de cette conviction, il prend place en Chambre, à Ottawa.

Sa carrière politique fut brillante. La nation se plaisait à le compter parmi ses représentants : elle en éprouvait un réconfortant orgueil. Il accueillit cette vague de popularité et s’en montra digne. Il luttait sans arrêt, non seulement à la tribune, mais dans les couloirs et dans la vie de chaque jour. Il ne comptait pas ses fatigues, se livrant à la tâche que les siens lui avaient confiée. Il avait gardé sa première manière. Ses discours sur le Keewatin, les écoles de l’Ontario, le canal de la Baie géorgienne, la prorogation des Chambres, étaient marqués du même souci de logique, de netteté, de force. Il portait haut son titre de