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SOUVENIRS

de la langue maternelle, du droit qui façonne le peuple, des mœurs colorées, de la petite vie dont même l’obscurité est belle à cause de son principe résistant comme une mâle étoffe du pays, tout cela n’était pas nouveau parmi nous. Notre littérature en est faite : et notre histoire n’est qu’un sentiment d’amour. Mais que l’on ait tiré de ce sentiment l’origine d’une idée-force, que l’on ait raisonné en partant de l’amour, que l’on ait fait rayonner de cette puissance interne la totalité de nos énergies, voilà qui est renouvelé, sinon nouveau, et d’une fécondité incomparable s’il en naît enfin une philosophie inspiratrice et sûre. Lamarche y aura donné son cœur.

Dans cette étude, qui fut son point de départ vers la vie publique, cet avocat qui n’a pas trente ans écrit : « Quant à nous, de cette vieille province de Québec dont le blason rappelle qu’elle se souvient, fidèles à notre histoire, à nos traditions, à notre passé, mesurant toujours l’intensité de nos affections sur le respect que l’on fait de nos droits, aux heures d’actions de grâces comme à celles des justes revendications, nous entretiendrons toujours, sur ce transept du temple impérial, la lumière