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SOUVENIRS

tion « jusqu’au dernier sou, jusqu’au dernier homme ». Ce serait un suicide national.

Du point de vue constitutionnel, nous aurions pu nous abstenir. Notre intervention a été un acte volontaire. Nous avons à décider aujourd’hui si notre pays vivra. La conscription serait une folie. La nation dictera sa volonté et non pas un parlement qui n’existe plus : un plébiscite s’impose. Un gouvernement de coalition ne grouperait que des intérêts.

Acclamé par la foule, Athanase David prononce une vibrante allocution. Au-dessus des intérêts de parti et même du dévouement à ses chefs, il place l’attachement à son pays. Il s’intéresse à cette jeunesse que la conscription plongerait dans le désarroi. Turgot disait au roi de France, au début de la Révolution : « Sire, tout le mal vient de ce que nous n’avons pas de Constitution ». Nous en avons une, mais nous ne la respectons pas. Il est temps de nous rallier à un sentiment qui soit canadien, si nous voulons réagir contre les dangers qui nous menacent. Nous sommes à une croisée des chemins : notre avenir dépendra du choix que nous ferons. Que notre mot