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CONSCRIPTION

Les Canadiens français n’ont pas envie de s’arracher du sol natal. Et si on les force à traverser les mers, que l’on soit bien persuadé qu’il y en aura encore assez pour assurer leur survivance… Nous resterons dans la maison où nous sommes entrés par la porte de devant. Représentants de la tradition, les Canadiens français apparaîtront après la guerre comme les plus solides soutiens de la patrie canadienne.

Une ovation accueille Paul-Émile Lamarche. Très en forme, il prononce l’un des plus forts discours de sa carrière et provoque tour à tour le rire et l’enthousiasme. Refusant de s’engager sur le terrain de la passion, il envisage la question à la lumière du bon sens : ses arguments seront plus stables.

Le Canada participe à la guerre. Il a levé des troupes qu’il entretient, qu’il ramènera au pays. Il veille sur les familles des soldats, secourt les mutilés, remplace les ouvriers dans les usines. Tout cela exige des sommes énormes.

Faut-il aller plus loin ? La situation est devenue lourde. On exige notre participa-