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SOUVENIRS

Chacun à sa manière, ils eurent des mots qui soulevèrent l’auditoire.

Nous parlerons, sans souci du silence où plusieurs de nos compatriotes se murent, disait Antonio Perrault. Nous nous opposons à une loi autocratique où s’égarent nos hommes politiques. Le temps est venu de poser des actes. Notre silence serait mal interprété. Or, très peu de gens parlent. « Personne ne proteste dans la province de Québec, nulle autorité », disait naguère un homme politique. Aujourd’hui, pourtant, un réveil se produit par tout le Canada…

Comme État autonome, nous avons le droit de nous intéresser au conflit européen, mais sans compromettre les intérêts canadiens, si attachés que nous soyons par les sentiments et la pensée à la France et à l’Angleterre.

Cette loi — la plus oligarchique qui soit — aurait pourtant un bon effet : elle provoquerait une union plus étroite entre les vrais Canadiens.

Forçons nos dirigeants à respecter la Constitution, et à comprendre que le Canada est habité par deux groupes qui ont des droits égaux et méritent une justice égale.