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ment les charges, nous assumerons la tâche d’adoucir la souffrance et de rassurer l’héroïsme. De chez nous sont partis des Français, appelés par la loi de leur pays. Ils sont allés grossir les rangs de leurs armées qui donnent l’exemple de la résolution, de l’endurance et du courage. À leurs femmes et à leurs enfants, nous devons assurer le repos que tant de vaillance a plus que mérité. D’autres sont partis pour la Belgique dépouillée, qui n’a plus de patrie que dans le cœur de ses fils où elle renaît en une invincible espérance. D’autres sont allés vers l’Italie alliée. D’autres servent l’Angleterre sur le sol de France : ce sont les nôtres, Tommies et Canadiens français. Tous comptent sur nous. L’honneur et la fraternité commandent et, devant ces mots-là, nous n’avons jamais reculé.

« Nous donnerons enfin, et largement, parce que, au-dessus de cette mêlée atroce plane un principe, dans toute sa pureté et sa force irréductible, celui-ci : partout où bat un cœur s’anime le droit d’aimer, partout où vibre une parole s’affirme le droit de penser, partout où un peuple, si petit soit-il, travaille et peine, espère et lutte, persiste le droit à la vie, le