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PROPOS DE GUERRE

nombre, est resté à sa charrue où il poursuit l’œuvre, précieuse au point de vue économique et militaire, de nourrir les forces et de maintenir la vie. Les ouvriers, mobilisés de l’industrie, forgent nuit et jour des armes. Des femmes travaillent, sans cesse, les larmes aux yeux, pour les hôpitaux anglais et français. Un vaste mouvement trop peu connu fut organisé, « l’Aide à la France », qui porta au Secours national français et aux pioupious le souvenir de la nation. Nos gouvernements ont versé des millions aux fonds anglais, canadien, français et belge. Nos soldats sont partis, plus nombreux que l’on ne croit. Malgré une statistique qui n’a rien d’officiel et qui n’enregistre pas la poussée de ceux que l’on a refusés, ils gagnent tout de même des batailles. Sans cesse, des œuvres sollicitent l’appui de l’opinion : ce soir même les organisateurs de la souscription nationale au Fonds patriotique et à la Croix-Rouge nous font, pour la troisième fois, un appel.

« Nous y répondrons. L’heure presse. La misère n’attend pas, et il ne faut pas que la misère s’ajoute à la séparation. Jusqu’à ce que l’État, par un impôt, répartisse équitable-