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PREMIÈRES ARMES

quais pas de confiance ni d’entrain. Mes fonctions me plaisaient. Je crois même que je me prenais au sérieux. Au surplus, comme tous les Canadiens français, j’étais « rempli de bonne volonté ».

Vingt et un ou vingt-deux jeunes gens, braves et convaincus, formaient mon auditoire. Ils venaient de partout : des collèges classiques, de l’école normale, des écoles catholiques de Montréal. Je leur souhaitai la bienvenue : « Vous n’avez pas été effrayés par la nouveauté de cet enseignement commercial supérieur : et vous avez pensé avec raison qu’il n’est pas de préparation trop sérieuse ni trop longue pour ceux qui se destinent aux affaires. Puisse l’avenir récompenser vos efforts. Je tiens à vous dire que je me mets dès aujourd’hui à votre disposition et que, si vous avez besoin d’explications après ces cours où je m’efforcerai de mettre avant tout de la clarté, je vous prie de compter sur un appui de tous les instants. »

Que cette minute est lointaine ! Je me revois, professeur en herbe, ayant mon rôle à cœur, heureux de débuter, aussi moi, dans ma carrière.