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Le Gouverneur du Canada, le duc de Devonshire, occupait un fauteuil sur l’estrade.

Face au duc, une salle emplie à déborder.

M. Victor Morin salua le Gouverneur qui répondit en français. Sir Herbert Ames et le sénateur Raoul Dandurand expliquèrent les raisons de la campagne qui s’ouvrait, la troisième depuis la guerre. Il fallait des sommes considérables pour aider les familles des soldats — près de douze millions de dollars pour 1917 — car le Gouvernement, qui versait une solde aux recrues, ne tenait pas compte des familles nombreuses ni du coût de la vie, variable selon les régions. Dans cette guerre où le Canada était engagé, toutes les classes de la société devaient faire leur part en contribuant aux œuvres de secours.

Je me levai. Je tenais la parole et, avec elle, une chance inespérée : celle de poser, devant le représentant du Roi, nos revendications.

Je trouve dans cette allocution l’expression de nos griefs à l’égard de ceux qui, pour des raisons politiques ou pour d’autres motifs, s’attaquaient à notre province française :

« Excellence, puis-je en le modifiant un peu