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J’évoquais la résistance belge, jaillie du pays de Maeterlinck qui chanta les abeilles, du pays de Bruges où, sous la douce torpeur des toits crénelés, vit et travaille la dentellière, du pays des clochers et des beffrois où se sont transmis de génération en génération le courage et l’audace des grands bourgeois communiers ; de Gand, ville des fleurs et reine de la terre flamande, de Liège au cœur français, des noires régions de Mons et de Charleroi ; de toute la Belgique, la petite Belgique comme nous disions pour mieux marquer la grandeur de ses destinées. Je résumais son attitude dans un mot pourtant peu orthodoxe mais qui passa la rampe : Non serviam, je ne servirai pas !

Je terminais par un vœu que Madame Vandervelde avait émis déjà : « Plus tard lorsque le sort des armes en aura décidé : lorsque les alliés auront signé ce qu’on appellera le traité de Berlin, pour mieux le clouer dans l’histoire ; lorsque tout sera terminé et que la justice aura vaincu ; lorsque les troupes reviendront vers Paris qui, demain comme hier, apportera à l’héroïsme la consécration de la