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SOUVENIRS

trouve la maison de Louis Veuillot à quelqu’un qui me dit, très calme et avec politesse, qu’il ne la connaît pas. C’est la rançon quotidienne de la gloire. Heureusement, le clocher me guide à travers les rues claires ; et je suis sûr d’y trouver Veuillot.

Le curé de Boynes, qui porte un nom canadien. l’abbé Grosbois, et M. Sibot, un fervent ami de Veuillot, recommencent avec moi un pèlerinage qui leur est familier. L’église date de plusieurs siècles et réunit plus qu’un style. Sur les fonts baptismaux de granit rouge fut porté, « l’an mil huit cent treize, le vingt-quatre octobre, François-Louis-Victor, né le onze de ce mois, de François Veillot (sic) et de Marguerite Adam ». Presque dans la plaine, se trouve, au détour d’une route, une large pierre où était coincée la croix de bois que défendit l’héroïque grand’mère, Marianne Bourassin. « La croix est morte de vieillesse, murmure l’abbé Groisbois : je la remplacerai par une croix de fer, c’est plus résistant ».

Enfin, près du mail, voici la maison natale. Hélas, on l’a restaurée. Elle est trop neuve : et, autour de la fenêtre du second étage, il n’y a plus de chèvrefeuille. Mais l’atelier demeure