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PARIS

Ils sont au point de départ de cette connaissance, qui s’est faite parfois très intime, où nous avons trouvé tant de joies pures, tant d’affectueuse sympathie.

Quant à Madame Doumic, elle nous porta aussitôt une affection presque maternelle que nous n’oublierons jamais. « On est si gentil pour les miens au Canada, disait-elle en souriant, que je suis trop heureuse de vous en rendre quelque chose. » Elle recevait ma femme, s’intéressait à elle, la conduisait à travers Paris, lui montrait les monuments, les musées.

Surtout, elle nous invitait chez elle le lundi dans la soirée, après les réunions de la Société des Conférences que son mari présidait. Il y avait là des personnalités qu’elle tenait à nous faire connaître. Comme nous étions intimidés, elle nous gardait auprès de son fauteuil et nous présentait d’un mot gentil. Nous avons ainsi rencontré Madame Alphonse Daudet, le prince de Bourbon-Parme, très épris de chasse et rêvant de nos forêts vierges, Mounet-Sully, Robert Maindron, Camille Bellaigue, et Pierre Lasserre qui venait d’écrire son Romantisme français.