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PARIS

domine l’éperon de Notre-Dame et que bordent de tendres immeubles Louis XIII. Certains jours bénis, le soleil descend derrière l’Arc de Triomphe d’où il embrase la ville d’une lumière d’or.

Perspective, la Seine qui traverse Paris d’une ample courbe. Elle est douce et tranquille, avant de subir la série des ponts aux titres sonores qui la brideront. J’ai passé sur ses bords, aux approches apaisées de la grande ville, des journées inoubliables, abandonné à la douceur de vivre et à la joie de glorieux matins. Impression que j’ai retrouvée chez nous le long de la rivière Chateauguay au moment où, bordée de quais de bois, environnée de douces prairies qu’aucune clôture n’alourdit, elle va rejoindre le Saint-Laurent. Dans Paris même, la Seine presse ses flots vers la mer, joyeuse ou farouche, noblement bordée de quais que limitent des palais anciens, et reflétant les boîtes posées sur les parapets où les bouquinistes étalent des livres morts.

Perspectives, les vastes espaces que limitent les Invalides, le Trocadéro, le Palais Bourbon, la Madeleine.