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ORIENTATIONS

remonte dans notre vie universitaire, je le trouve à nos côtés, mêlé à nos initiatives, attentif à notre formation, toujours prêt à nous aider de ses conseils et de son appui.

Parmi nos maîtres, c’est un de ceux vers qui nous allions d’instinct chaque fois que nous sentions quelque part une menace ou un embarras. Il avait l’esprit ouvert et le cœur sur la main. Au moment des examens, il se rapprochait de nous et, le sachant membre du jury, nous étions confiants. Il avait l’art de questionner, de faire valoir ses élèves, de les porter en quelque sorte. À l’examen oral surtout : si le candidat était solide, la communion qui s’établissait entre le maître et lui faisait des miracles. C’était comme un rebondissement de la balle sur la raquette, dans une atmosphère brève mais intense.

M. Gervais s’était fait l’apôtre de l’enseignement professionnel ou spécialisé. Il comprenait la nécessité d’orienter les études vers les carrières négligées jusque-là. Son grand mérite fut de mettre son énergie à développer les écoles existantes et à en susciter de nouvelles.