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SOUVENIRS

tal qui nous recevait en souriant et avec qui nous tenions, le soir, assis sur la galerie, de longues conversations. Quelques courses à travers la campagne. Et c’était tout.

Vus de loin, ces jeux paraissent assez ternes. Pas même une rivière où se baigner. Pas d’automobile, naturellement. Mais nous goûtions la joie de vivre loin de la ville.

Plus tard, j’allai à Saint-Hyacinthe y retrouver ma fiancée. Nous étions accueillis par les plus charmantes familles : les La Mothe, les Saint-Jacques, les Morin, les Guimont. Quelles délicieuses fins de semaine j’ai passées là ! J’évoque avec ravissement nos promenades sur la Yamaska, à l’ombre des grands arbres. Je suis retourné souvent vers ce pays enchanteur, appelé par des missions : jamais je n’ai revu la rivière, les bois, les cottages, la ville même, sans ressentir une vive émotion à retrouver, flottant sur les choses, les joies simples de ma jeunesse.