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SOUVENIRS

farce nous égayaient, au National et aux Nouveautés où l’on donnait du drame et de la comédie.

La saison des Nouveautés nous retenait surtout. Elle était, chaque année, largement annoncée. Nous guettions l’arrivée des artistes, aussi préoccupés qu’eux-mêmes de leur emploi : qui serait grand premier rôle ou jeune première, qui grand premier comique ou utilité ? Nous protestions entre nous si, au cours de la saison, la direction, par nécessité, intervertissait les rôles ou les emplois et exigeait d’une grande vedette qu’elle jouât les utilités. J’ai su depuis qu’il en était ainsi dans la province française.

Nous connaissions les artistes, du moins quelques-uns, qui furent pour nous d’excellents amis. Ils nous conseillaient pour nos entreprises d’amateurs, nous apprenaient la mise en scène, la tenue et le geste, qui sont, en vue d’un plus large domaine, des disciplines précieuses.

Surtout, nous nous sommes pénétrés du théâtre du XIXe siècle et du théâtre contemporain, à défaut des classiques qui, n’at-