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APPRENTISSAGES

sans peine que je faisais de la littérature si l’on entend par là l’intérêt très vif que je portais aux idées plus qu’aux jeux de l’imagination.

Nous suivions les cours de Littérature française qui se donnaient à l’Université depuis le passage chez nous de Ferdinand Brunetière et, plus tard, de René Doumic, qui nous avait parlé, dans un silence religieux où tombait sa voix grêle, de l’Évolution de la poésie lyrique en France au XIXe siècle : cinq leçons qui, des romantiques, nous avaient conduits aux décadents — devenus depuis de grands poëtes.

Nous devions ces cours, confiés à des professeurs de France, à la générosité de Saint-Sulpice. Ils réunissaient des auditoires friands et critiques. Les étudiants, aussi préoccupés de la salle que du conférencier, prenaient place dans la galerie circulaire d’où les mots et les rires fusaient.

Les cours fermés donnaient lieu à des rédactions. Je tentai un ou deux essais sans m’attirer autre chose qu’un vague encouragement et ce conseil que je ne compris pas