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PREMIERS PAS

bions Elle nous pénétrait et elle ne nous a plus quittés. Peu importe que nous n’y obéissions pas toujours ; elle demeurait sans que nous le sachions. C’est la plus féconde présence que le collège nous ait imposée.

Ce qui nous émouvait encore, c’était l’étroite collaboration que nous sentions chez nos maîtres, ceux qui venaient de France, ceux qui étaient du pays. Car, à cette époque, beaucoup d’entre eux étaient Français, et tous devaient faire un séjour en France, à la Solitude. Quelle communion cela faisait dans la culture et l’esprit !

Les temps ont changé, pour plusieurs raisons. « Comme vous êtes peu nombreux », disait-on à un vieux Sulpicien qui rétorquait en souriant : « L’œuvre est trop belle ! » Aujourd’hui, le nombre de ceux qui sont venus de France s’épuise rapidement.

C’est malheureux. Autrefois, l’enseignement, la chaire de vérité, les initiatives sociales, s’enrichissaient du zèle français ajouté au dévouement canadien. Le maître canadien atténuait certaines ardeurs, le maître