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SOUVENIRS

dans ce décor enchanté, formant une vie libre où se diluaient les ennuis légers de l’internat. Sous d’éclatants soleils, je parcourais une campagne paisible, suffisamment lointaine pour que la ville ne vînt pas nous y troubler.

Je passai aussi quelques vacances à Papineauville, sur la presqu’île, de l’autre côté de la baie qui borde le village. Mes plaisirs ne variaient guère : toujours le canotage et la pêche. Et la nage aussi où mes audaces emplissaient mes parents de crainte ; mais j’étais très fier de mes exploits. Le quai, où le Souverain s’arrêtait chaque jour, nous fournissait un merveilleux tremplin : nous plongions du quai même, puis des poteaux d’attache qui le dépassaient de cinq ou six pieds. L’eau était haute et grise, traversée par un rayon de soleil qui la dorait. Nous avançions en profondeur, par deux ou trois vigoureuses brassées. Un lit de bran de scie, jaune et lourd, où nous tentions en vain de nous accrocher, recouvrait le fond de la rivière.

C’est là, sur ce tapis inerte, que je découvris un jour la petite croix d’argent d’un