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RENCONTRES

croyait, et je m’étonne qu’on ait pu oublier parfois que nous le devons pour beaucoup à l’énergie, à la persévérance, au dévouement de M. Fabre.

Un aspect de l’évolution du Canada contemporain — son développement industriel et commercial — paraît avoir attiré plus vivement l’attention de M. Fabre. Déjà, dans deux conférences prononcées en 1884, il avait abordé le problème de notre avenir économique. Il lui paraissait empli de promesses. Plus tard, il devait marquer avec sûreté le caractère que cet essor nouveau communiquait à notre pays :

« Empruntant à l’esprit anglais de sa solidité, écrira-t-il, à l’esprit écossais de sa prudence, à l’esprit français de son éclat, le Canada a conquis par degré l’attention et, ce qui est plus précieux et plus rare, la confiance du monde. À ce concert d’éloges et d’espérances qui s’élève autour de lui, et qui griserait un peuple formé d’éléments moins harmonieux et puissants, aucune voix discordante ne se mêle. On croit en nous autant que