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RENCONTRES

sorte ; car ses premières œuvres exigent, comme celles de Paul Claudel, une longue familiarité. Il suffit de lire les articles des critiques lors de la publication de ces livres pour se rendre compte de leur étonnement, de leur recul.

Je m’y étais pourtant attaché, cramponné ; et j’étais arrivé à posséder le secret de cette prose déconcertante.

Je voulus connaître les lieux qui inspiraient sa pensée. Nous allâmes, ma femme et moi, en Alsace, y accomplir le pèlerinage du Mont Sainte-Odile où le souvenir de Taine nous accompagnait aussi.

De Strasbourg, la route grimpe vers le Mont par de nombreux encerclements. Sur le sommet, que les pins escaladent, les fameux pins d’Alsace, droits comme des conquérants, le Monastère avec son jardin potager, que Barrès poétisa. Quelle impression de paix flotte sur ces hauteurs qui dominent les vallées lointaines.

Plus tard, nous devions, toujours sur les pas de Barrès, nous porter vers la Colline inspirée, et y évoquer une de ses plus belles oeu-