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SOUVENIRS

Puis, la conversation s’oriente vers notre pays. Je ne me rends pas bien compte de qui il tient cette opinion, mais il estime que nous commençons à nous encanailler au Canada : « Il ne faut pas croire à toutes ces paroles de révolte. Cela commence par du libéralisme, et cela finit comme en France par la révolution ».

— Que ne venez-vous dire cela aux Canadiens ?

— J’irai au Canada. J’ai le plus vif désir de connaître ce pays. Quant aux États-Unis, je n’aime pas beaucoup la façon que l’on a d’y promener les littérateurs, de les montrer en quelque sorte. J’ai eu plusieurs propositions de ce genre, je les ai refusées. Et puis, je trouve — puisque l’on consent à payer si cher un ténor — que l’on paie mal le conférencier. Je parle des Américains, non des Canadiens. J’irai certainement au Canada où sir Wilfrid Laurier a bien voulu m’inviter cette année.

— Vous venez en France, poursuit M. Bazin, étudier l’Économie politique et sociale.