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RENCONTRES

dans un salon d’apparence sobre. Bazin ne passe ici que six mois de l’année, et encore n’est-ce que depuis son élection à l’Académie. Autrefois, il habitait Angers, et ne séjournait à Paris que deux mois durant. Accrochés au mur, quelques portraits d’ancêtres. Les meubles sont recouverts de vieilles tapisseries. Dans un coin de la pièce, un piano. L’atmosphère indique que l’on vit ici en famille.

Une porte s’ouvre, qui donne sur le cabinet de travail, et le romancier est devant moi, souriant, accueillant. Je pénètre dans ce cabinet, très simple, comme meublé pour peu de temps : un bureau, une armoire, une bibliothèque.

Nous nous asseyons près du feu où une bûche achève de se consumer. Bazin est petit, légèrement nerveux ; son geste est élégant ; son verbe, d’une pureté académique et très facile.

Nous causons. Bazin évoque avec émotion le souvenir de Monseigneur Bruchési qu’il a connu jeune prêtre, ayant eu l’occasion de le rencontrer alors qu’il voyageait en France.