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RENCONTRES


Il y a diverses façons de s’adapter au climat intellectuel d’un pays ou d’une ville. J’ai connu des étudiants et des touristes qui ne s’arrêtaient pas à comprendre, à pénétrer le milieu où ils étaient appelés à vivre, ne fût-ce que quelques jours.

Je me rappelle avoir conduit à travers Paris un homme — un Français pourtant, mais qui avait vécu chez nous jusque-là — que je croyais intelligent sinon cultivé. Nous montions le boulevard Saint-Michel et je m’efforçais de lui signaler les monuments qui nous entouraient. Il s’en souciait fort peu et je fus stupéfié de le voir porter tout son intérêt sur les montres des magasins.

Des étudiants passaient leur temps au restaurant, au café, sans autre souci que de parler du pays ou de leurs petites histoires, refusant de se mêler à la vie de Paris, d’appro-