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SOUVENIRS

vard de Strasbourg jusqu’à la gare de l’Est où des discours furent prononcés.

Le long du parcours, les hommes soulevaient leur chapeau, les femmes se signaient, les sentinelles, de leur guérite, présentaient les armes. À la gare, la cérémonie terminée, je m’approchai : la bière avait été placée dans une forte boîte de bois qui portait ces mots : « Un cercueil, côté à ouvrir, Nancy ». Ainsi s’achevait, au moins dans le décor de Paris, la vie de ce grand Lorrain.

Le service de François Coppée eut lieu à Saint-François-Xavier. Nous avions pris place face à l’église, dans un petit parc. Les portes du temple étaient fermées, par crainte d’une manifestation. Autour de nous, un peloton de soldats attendait la fin de la cérémonie pour rendre les honneurs. Entre-temps, un pauvre corbillard suivi de deux personnes s’engagea sur le boulevard des Invalides. Un commandement bref, un cliquetis soudain et ferme : le peloton présentait les armes à l’un de ces humbles que le poète avait chantés.

Les portes de l’église s’ouvrirent brusque-