Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.

162
SOUVENIRS

nalisme inspirerait à bon droit notre littérature, non pas le régionalisme de bimbeloterie qui menace de devenir à la mode, mais le fond même de la vie modeste et profonde de la province.

L’Académie a naturellement sa place au théâtre. Les auteurs dramatiques y font allusion volontiers. Rappellerai-je la parodie qu’ont faite dans l’Habit vert MM. de Flers et Caillavet ? Le récipiendaire ne manque pas la petite anecdote inutile, mais touchante, ni l’inévitable tirade qui a pour objet la femme.

Les femmes ne sont pas de l’Académie. Les cinq sections de l’Institut se sont réunies pour déclarer qu’elles ne pousseraient pas à ce point le féminisme. Et l’Institut n’a pas changé d’avis avec les années. Au Palais Mazarin même, que je visitais en touriste, je remarquai, dans la salle des séances, un petit buste de femme en pierre dont la figure ressemblait un peu à Madame de Sévigné. Je m’informai : — « Non, me répondit-on, il n’y a pas de femme : c’est la Vertu. »