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SOUS LA COUPOLE

ment où d’autres s’y ajoutent. L’heure est enfiévrée.

Enfin, les votes se cristallisent et le gagnant est livré à la publicité qui s’en empare avec voracité. On l’interviewe, on s’inquiète de sa vie, de ses goûts, de ses succès, de la voie qu’il a prise pour venir à l’Académie ; on l’accueille, que dis-je : on le presse d’accueils ; il fait bien dans les salons, dans les cérémonies ; il pare les réunions et mange beaucoup en ville. Est-ce l’un d’eux qui disait : « Le jeton de présence est maigre, mais nous sommes nourris ». Vie très employée, très dispersée, jusqu’au moment où l’élu se ressaisit et se replie dans son œuvre et sa gloire.

Mais il n’est pas encore intronisé. Il reste à fixer la date de la réception, ce dont l’Académie se charge et, pour l’élu, à préparer son discours. Lourde tâche ! Et parfois embarrassante ; car on suppose aisément qu’un récipiendaire ne connaît rien, ou presque, de son prédécesseur : un grave historien ou un