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SOUVENIRS

Le même genre de lutte se continue aujourd’hui, à propos d’autres idées.

Une élection n’est pas une mince affaire. On en parle longtemps d’avance. Le Tout-Paris s’en mêle. Les salons littéraires s’agitent, supputent les chances avant même que les candidatures ne se soient précisées. On distingue des courants qui ne touchent pas tous aux lettres : les écoles, les cénacles, la presse, le grand public s’en mêlent, parfois la politique.

Des élections passionnent l’opinion, d’autres la laissent indifférente. Quelques-unes sont ternes, et mettent en lice des inconnus, au moins du grand nombre. Ce sont des modestes qu’une élite apprécie et à qui le public s’étonne que l’on ait songé. Des fonctions remplies avec éclat, des succès foudroyants — tel le cas de Foch ou celui de Rostand — conduisent sous la Coupole.

Le candidat songe d’abord à ses visites, les fameuses visites académiques, si redoutables.