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SOUS LA COUPOLE

affaires même ; on échangeait des opinions, on se consultait. L’habitude fut bientôt prise de ces réunions, où des hommes ayant les mêmes préoccupations se communiquaient leurs idées. C’était un cénacle littéraire. Richelieu s’en empara : « Voilà la littérature dont je puis faire quelque chose, je vais l’organiser ». Il l’organisa. Les amis commencèrent à tenir registre de leurs délibérations et, dès 1635, des lettres patentes de Louis XIII constituaient l’Académie française. Richelieu voulait qu’elle fût la gardienne de la langue ; les académiciens se mirent au dictionnaire — déjà !

Mais l’Académie était sans domicile. Elle siégeait chez l’un ou l’autre des académiciens de Paris : d’abord chez Conrart, puis ailleurs, et enfin chez le chancelier de France, Séguier. Louis XIV finit par lui donner deux salles au Louvre. Pendant cent ans, elle y tint ses séances.

L’Académie faillit être détruite par la Révolution qui ne voulait rien conserver du passé : en août 1793, elle fut forcée de s’éclipser. Mais elle reparut après la tourmente ; et