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SOUVENIRS

jeté à la mer en 1793 et revint bientôt à la côte. Retiré de l’eau, il fut précipité dans le fossé des remparts d’où des mains pieuses le sortirent pour le placer de nouveau dans l’église.

La visite s’achève dans une délicieuse flânerie parmi d’autres vieux monuments disséminés dans la ville morte. Le soleil jette ses rayons sur ce décor un instant ravivé pour nous ; les vieilles pierres gardent les reflets auxquels de longues années les ont habituées. Nous portons un dernier regard sur Guérande en nous engageant vers la côte. Ineffaçable souvenir que j’évoque encore, et dont les années n’ont rien atténué.

Nous revenons par le Croisic. C’est une plage à la mode. Le port est remarquable. La mer s’y est creusé un vaste réservoir que nous trouvons vide, à cause de la marée basse. Quelques barques gisent sur le sol. Nous déjeunons pendant que la mer s’enfle et pénètre jusqu’aux quais. Les pêcheurs rentrent, leurs barques emplies de sardines. Toutes ces figures de marins sont résolues sous le hâle. Les sardines déposées dans des