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SOUVENIRS

paraître devant nos maîtres. L’un après l’autre, nous prenions place à une table, face au professeur. Et l’équipe écoutait, notant avec soin les questions posées au candidat et comment celui-ci y répondait. Les premiers appelés n’y gagnaient guère, mais les derniers couraient la chance de tomber, non pas tout à fait sur un sujet déjà débattu, mais sur quelque chose d’approchant.

Certains étudiants étaient merveilleux d’aplomb et de ressources. Moins ils savaient, plus ils répondaient, comptant sur la volubilité pour pallier une ignorance qu’ils étaient d’ailleurs les premiers à admettre. Amusant combat, dont je me suis rendu surtout compte en écoutant mes camarades répondre à l’un de nos professeurs si complètement sourd qu’il utilisait un cornet acoustique !

Nous avions, du moins en première année, le droit de rejeter une note trop basse ; mais il fallait suivre pendant un an un autre cours, passer l’examen, et garder la seconde note obtenue. C’était un risque. Je l’ai couru dans les circonstances que voici. La premiè-