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SOUVENIRS

culture ou, si vous voulez, de haute information libérale ; il faut l’organiser. »

L’État n’y peut rien. Il a les doigts gourds et la volonté ailleurs. Seule une institution indépendante y réussira. « C’est l’honneur des pays libres que des associations spontanées se chargent de faire l’épreuve de toutes les idées nouvelles, et la vigueur morale d’un peuple se mesure à la part que chaque citoyen prend dans ces sortes de tentatives. La liberté n’appartient qu’à ceux qui mettent de leur âme dans beaucoup de grandes affaires et qui ont la passion de les garder sous leur main. »

Il fallait donc fonder en France, pour les Français et pour les étrangers, une école « où s’achève l’instruction libérale des classes moyennes ».

Restait à tracer le programme. Un écart séparait le savant installé sur la colline et l’homme du monde, formé au classicisme, mais en arrêt « aux premières pentes » ; le grand politique, muni de principes, et le citoyen nourri d’empirisme et de lieux communs. Pour corriger cette situation, il fallait des cadres encyclopédiques et mobiles. « La