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LES POISSONS

manière à simuler un gros ver, soit en faisant une petite boule de la grosseur d’une noisette, que l’on embroche par les deux bouts. Les tripes coupées en menus morceaux constituent une excellente amorce libre ; on les mélange avec de la glaise, comme les menus vers.


FROMAGE

C’est surtout du fromage de Gruyère dont on fait usage comme esche ou comme amorce ; tantôt on s’en sert lorqu’il est bien frais, tantôt on le laisse rancir en le gardant pendant un certain temps sous un linge humide. Les barbillons, les chevesnes, les gardons, etc., mordent bien à cet appât. On le taille en petits cubes que l’on enfile sur l’hameçon en laissant franchement dépasser la pointe du dard. Certains pêcheurs, avant de s’en servir, le font tremper dans du lait chaud. Avec cette esche de nature un peu molle, il faut ferrer rapidement le poisson. On se sert également du fromage de Gruyère pour les jeux et les cordées. Enfin, broyé avec du son, de la mie de pain et de la terre glaise, il constitue une des bonnes amorces libres pour les poissons omnivores ; dans ce cas, le fromage déjà un peu fait, est préférable au fromage frais.


JAUNE D’ŒUF

Dans la pêche au barbeau, on fait une bonne esche pour les hameçons de fond en pétrissant avec un peu d’eau et de la farine des jaunes d’œufs durcis ; on forme avec cette pâte de petites boulettes de la grosseur d’une noisette. On fait encore avec les œufs des poissons une bonne esche pour la blanchaille : ces œufs sont durcis au soleil ou encore mieux cuits au four ; on les conserve dans des pots de terre bien au sec en les isolant avec de la paille bien sèche et un peu de sel ; on coupe ces paquets d’œufs en lanières ou en petits cubes que l’on embroche ensuite sur les hameçons.


COCONS

Dans les pays où l’on s’occupe de l’élevage des vers à soie, on utilise très souvent les cocons qui ont servi, c’est-à-dire ceux dont on a retiré la soie par le dévidage et qui renferment encore la chrysalide. On les enferre directement, de façon à cacher l’hameçon tout entier, ou bien on les fend pour en retirer la chrysalide, qui seule alors est logée sur l’hameçon.