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ENGINS DE PÊCHE POUR CYPRINS

SANG CAILLÉ

Le sang caillé des animaux est fort employé : à la campagne le sang de volaille est avantageusement utilisé à cet effet ; au voisinage d’un abattoir on lui préférera le sang de bœuf ou de veau, mais il faut préparer ce sang ; on l’expose à la chaleur pour le faire coaguler et on le laisse refroidir ; le caillot de fibrine est alors placé dans de l’eau froide et coupé en morceaux que l’on place dans une boîte spéciale, uniquement réservée à cet office. Pour le sang recueilli dans les abattoirs, on le reçoit dans un vase au fond duquel on a mis du sel ordinaire pilé ; le lendemain il est suffisamment coagulé. Pour escher avec le sang, on coupe sur le fond de la boîte ou sur une pierre recouverte d’une feuille, des morceaux de sang en forme de dés ; un couteau de bois suffit à cet effet. Ces petits dés s’embrochent parfaitement au bout de l’hameçon. Avec le sang on fait également d’excellentes amorces, soit en coupant menu du sang caillé pour le mélanger à d’autres substances, soit en le jetant directement à la main, soit encore en l’enfermant dans un filet ou sac que l’on jette dans le courant quelques heures au préalable.


CERVELLE

La cervelle crue ou cuite peut remplacer le sang ; elle est moins désagréable à manipuler. On fait surtout usage de la cervelle de veau. Mais la cervelle de cheval, aujourd’hui assez commune dans nombre de villes, peut avantageusement être utilisée. La cervelle, une fois découpée et mise sur l’hameçon, est entourée d’un fil fin croisé dans plusieurs sens, de manière à constituer une petite pelote. On pêche alors le chevesne et le barbillon avec une ligne légère, munie d’une flotte très sensible. La cervelle rend peu de services dans les amorces libres.


TRIPES

Les tripes ou entrailles de la volaille servent à prendre la plupart des gros poissons carnassiers, que l’odeur peu agréable de ces appâts attire parfois de fort loin. On les amorce soit en piquant un morceau préalablement coupé de la longueur du doigt et pincé sur le même côté, de