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LES POISSONS

galette de farine de blé commun — sans la faire cuire. On durcit la pâte, le plus possible, en y mêlant des brins de laine, qui permettent à l’hameçon de retenir fermement l’esche. La laine teinte en rouge est préférable.

Avec ces esches, et deux bonnes lignes munies chacune de deux hameçons Limerick, à palette, n° 1, nous avons fait, dans une seule après-midi — et cela à maintes reprises — des pêches de cent à cent cinquante livres de ce beau poisson. Il est vrai que nous pêchions dans un vrai refuge, l’anse du Buisson formée par un évasement du fleuve Saint-Laurent, sur sa rive droite — entre les rapides du Buisson et des Cascades.

J’ai fait également de belles pêches au chevesne dans les lacs et les rivières du sud de Québec et des cantons de l’Est. Les chevesnes de la Mantawa sont les plus beaux que j’aie jamais vus. Ne seraient-ils pas le watasseh des Têtes-de-Boule, qu’on apporte, m’a-t-on dit, des hauteurs du Saint-Maurice, gelé raide et brillant comme une barre d’argent ?

Le chevesne, préparé frais et rôti, est excellent ; mais on peut aussi le faire mariner dans une caque ou tinette de bois neuf ; après l’avoir fait cuire, à gros bouillons, on l’y place par lits et se touchant, ventre en bas, dos en dessus, comme s’il était à l’eau.

La saumure doit le recouvrir ; un épicier en fera la préparation :


Poivre en grains
70 gr.
Piment
15  "
Clou de girofle
5  "
Sel
500  "
Vinaigre
à discrétion
Laurier et thym
à volonté.
Citron
¼ gr.