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LES EAUX DU GRAND-NORD

Par le président :

Q. — Vous mettriez le frai dans le lac de la Nation ?

R. — Non, dans le lac McLeod. Autrefois on l’appelait le lac aux Truites. C’est sur ses bords que fut établi le premier poste que la Compagnie de la baie d’Hudson ait eu à l’ouest des montagnes.

Q. — N’est-ce pas le fort McLeod ?

R. — Oui, qui date de 1805, je crois.

Q. — Les cours d’eau nourris par ce lac conduisent à la rivière aux Panais, branche de la rivière de la Paix ?

R. — Ils s’y jettent.

Q. — Où conseilleriez-vous de mettre le frai ?

R. — Je crois que ce lieu serait bien favorable, et plus accessible que celui dont nous parlions hier et qui est placé à une altitude de trois mille pieds.


Le 4 janvier 1895, l’hon. John Schultz, lieutenant-gouverneur du Manitoba, confirmait l’opinion précitée, dans les termes concluants que voici :


« Un mot au sujet des poissons alimentaires d’eau douce qui se rencontrent dans la région arctique. Il est difficile d’établir d’avance la valeur que les pêcheries de cette région atteindront plus tard, mais une chose est certaine, c’est que nous possédons au nord de la ligne isotherme, dans cette partie du globe, une plus grande étendue de rivières et de lacs poissonneux que n’importe quel autre pays du monde, sans même excepter la Russie.

« L’immense région comprise entre la ligne isotherme et notre littoral arctique n’est pas surpassée sous le rapport de la quantité et de la qualité du poisson alimentaire d’eau douce, et à mesure que l’on approche de la côte arctique, les pêcheries sont de plus en plus peuplées. Bien que près de notre littoral arctique la glace de quelques-uns de nos grands lacs, tel que le lac Grand-Ours, ne disparaisse jamais complètement, le poisson y abonde tout de même. Vous vous rappelez que sir John Franklin, au moment où il naviguait sur un des bras du lac que je viens de mentionner, en route pour ses quartiers d’hiver, manqua de poisson, et que, comme dernière ressource, il tendit quelques petits rets à mailler au moyen desquels il prit une quantité énorme de poissons-blancs.


« Dans les cours d’eau de cette région se rencontrent des poissons de valeur : le poisson-blanc, la truite de lac, ainsi que d’autres espèces de