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LES POISSONS

lacs en golfes maritimes. L’embouchure de ce fleuve est remplie de petits saumons de trois à cinq livres, d’une chair très rouge, que l’on prend généralement pour des truites.


Après le Mackenzie, la rivière la plus considérable est le Great-Fish River, évaluée par Back, le compagnon de Franklin, à 980 kilomètres de longueur. Dans la partie moyenne de son cours, ce fleuve emplit de vastes bassins lacustres, aux mille baies et détroits. Le golfe dans lequel se déverse le fleuve est comme le Coronation Gulf, qui ressemble à un lac plutôt qu’à un golfe maritime, qui fourmille de poissons d’eau douce autant que de poissons de mer, de gros saumons dont nombre de gens récusent l’authenticité sous la calotte glacée du pôle.


« La limite naturelle du Grand-Nord continental est l’isthme de Rae, marquée par un double cordon de lacs et de mares, entre l’océan polaire et les détroits septentrionaux de la mer d’Hudson


« Dans la partie méridionale du bassin, notamment dans la vallée de Peace River, où la température moyenne coïncide à peu près avec le point de glace, les vents d’ouest ont une influence analogue, mais relativement à l’homme, ce phénomène est de la plus haute importance, car ces régions sont habitables, et tout porte à croire qu’elles auront, dans un avenir prochain, une population considérable. Ses courants atmosphériques, attirés de l’Océan par-dessus les plateaux de la Colombie et les montagnes Rocheuses, ressemblent aux vents d’est du Groënland, au fôhn de la Suisse et à l’autan des Pyrénées, par la chaleur qui s’y développe en vertu de la condensation de l’air, après le passage des montagnes : on les désigne sous le nom de « vents chinouques » (chinook winds), parce qu’ils viennent de ces contrées de l’ouest où vivent les Chinooks et où se parle leur jargon commercial.


Le sol peut germer le blé sur le terrain arrosé par la partie moyenne des rivières « La Paix, » « Liard » et leurs ramifications ; et dès lors l’homme a raison de s’établir avec confiance là où le sol donne le pain. Encore plus aura-t-il raison de s’établir là où les eaux produisent les poissons en abondance, sans cesser pour cela d’arroser les céréales, les plantes et les fruits qui contribuent à la nourriture de l’homme et des animaux.


Et nous sommes en face de cette position.