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LES POISSONS

bientôt des photographies et des mesures comparées permettront de juger en connaissance de cause.

Dans la partie inférieure du Mackenzie lui vient un affluent descendant des montagnes du sud : c’est la rivière aux Liards, ainsi nommée des « liards » ou peupliers qui en ombragent les bords. Née comme la rivière de la Paix sur le versant occidental des montagnes Rocheuses, la rivière aux Liards recueille les eaux du lac Dease et d’autres bassins alimentés par les neiges, et s’échappe par une brèche des montagnes suivant une pente très inclinée : les Indiens l’appellent « le Courant Fort. » En aval du confluent, la rivière est presque partout large de deux kilomètres, au moins, mais en beaucoup d’endroits, surtout en avant des passages de montagnes, elle écarte ses rives jusqu’à 7 et 8 kilomètres.

« Les trois grands lacs du bassin du Mackenzie sont situés à l’est du fleuve. Le premier n’est guère qu’effleuré par le courant fluvial : le deuxième est franchement traversé dans sa partie occidentale, tandis que le troisième, le Grand Lac des Ours, reste séparé du Mackenzie par un isthme d’une centaine de kilomètres : l’affluent qui le traverse, le Télini-Dié, n’est qu’un long rapide. Le Grand Lac des Ours, moins long, mais beaucoup plus large que le Grand Lac des Esclaves, paraît avoir une superficie plus considérable : sa contenance doit être aussi plus forte, à en juger par les sondages qu’y fit Franklin, et qui ne lui donnèrent pas de fond, avec une ligne de quarante-cinq brasses. Dans son ensemble, il est composé de cinq golfes ; chacun de ces golfes reçoit des affluents, à l’exception de celui du Nord-Ouest qu’un portage de quelques centaines de mètres seulement sépare d’une rivière qui se dirige vers le bas Mackenzie ; c’est la rivière des Peaux-de-Lièvre, qui semble avoir été jadis un effluent de la mer intérieure. D’autre part, le bassin des Bois-Flottants qui emplit une vasque séparée, au nord du Grand Lac, en est probablement le tributaire, par un courant souterrain. À l’extrémité de sa baie méridionale, on voit l’eau disparaître en tournoyant, et de l’autre côté d’un chaînon rocheux jaillit une source abondante dont l’eau descend au Grand Lac : ce serait d’après M. Petitot, l’issue du lac aux Bois-Flottants. »

« Le vaste delta du Mackenzie s’accroît rapidement, aux dépens de la mer ; d’après la carte dressée par M. Petitot, il aurait 142 kilomètres du nord au sud, et une superficie d’environ 10,000 kilomètres carrés. D’ailleurs, il n’est pas traversé par les seules branches du Mackenzie ; un autre fleuve, le Peel ou la rivière Plumée, s’y déverse du côté de l’occident, et mêle ses bayous à ceux de son principal cours d’eau, dont la plus grande bouche coule à l’ouest du delta. Des navigateurs, entre autres Franklin ont pris l’entrée du Peel pour une des ramifications du