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L’ÉPERLAN

L’ÉPERLAN


The American smelt — Osmerus viridiscens.


Ce petit poisson de six à douze pouces de longueur, un peu carré de corps, aux écailles quadrillées, dont la beauté le dispute à l’excellence de la chair, abonde sur les côtes du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de la baie des Chaleurs et dans tout le golfe Saint-Laurent. On le pêche du haut des quais de la douane, à Québec ; il remonte même jusqu’aux Trois-Rivières. À l’époque de leur villégiature, les dames des États-Unis et d’Ontario le pêchent à la Malbaie, à la Rivière-du-Loup, entre deux mots de galanterie. Elles en rapportent moins de profit, cela va sans dire, que certaine maison de commerce de Boston, qui en débite pour une valeur de plus de vingt mille dollars, durant la saison de pêche,


Fig. 206. — L’ÉPERLAN.

commençant en octobre et finissant en mars. Ce poisson se capture au-dessus de Boston en remontant vers le nord jusqu’au golfe Saint-Laurent. Le long des rivières de la baie des Chaleurs il s’en prend de telles quantités, qu’un homme aidé d’un jeune garçon en capturera jusqu’à cent quarts dans une semaine, à l’embouchure de certaines rivières. On les emploie pour faire de l’engrais, et ils se vendent sur place, à raison de cinquante à soixante centins le baril, à Bathurst. Sur le marché de New-York, le prix courant de l’éperlan est de dix à quinze centins la livre.