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LE COREGONUS ARTEDI OU LE SCISCO

LE COREGONUS ARTEDI OU LE SCISCO


Le scisco appartient au groupe des coregones, tout en différant du coregonus albus, l’atikkamek des Peaux-Rouges et le Poisson-Blanc des Canadiens. Il est une originalité dans l’espèce, comme dans son nom, dont on ne peut retracer l’étymologie.

Le scisco a le corps moins comprimé et moins large que le Poisson-blanc : dents plus fines tournant au velours ; dans les arc-branchiaux sont fixées quelques dents, longues et bien serties quoique peu résistantes ; bouche plus petite que celle du poisson-blanc ; ouverte, elle est parfaitement carrée. Les écailles du scisco sont les mêmes que celles de l’atikkamek, mais sa queue est d’un tissu si délicat qu’il est presque impossible d’en compter les rayons : le bout de la langue est induré.

Dos verdâtre, flancs argentés, premier rayon des nageoires pectorales, ventrales et anale noirâtre.

La première dorsale compte quatre rayons mous, la seconde est adipeuse : pectorales, quatorze rayons mous ; ventrales, onze : anale, douze, et caudale, autant qu’il est possible de s’en assurer, quatorze.

Pour prendre le scisco on emploie la mouche naturelle, dite mouche à anguille, fixée à la pointe d’un très petit hameçon. S’il dédaigne la mouche artificielle, c’est qu’il ne prend pas la mouche au vol comme le saumon et la truite, mais que, au contraire, il vient flairer l’appât avant de le happer.

Le poisson désigné comme le hareng des lacs, connu dans l’ichtyologie sous la dénomination de salmo clupeiformis, quoique ressemblant d’aspect au scisco, en diffère toutefois par des signes caractéristiques, entre autres par la présence de dents sur la langue et par une quote fort éloignée, dans les rayons des nageoires, de celle établie pour le scisco, comme on peut facilement le constater.

Rayons des nageoires du hareng des lacs :

II. 12 ; P. 16 ; V. II ; A. II ; C. 19.

Chez le hareng des lacs, le premier rayon de la dorsale est le plus long ; la queue est profondément échancrée ; la dorsale se termine