Page:Montpetit - Poissons d'eau douce du Canada, 1897.pdf/499

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
472
LES POISSONS

pleuré, je veux au moins que le poisson blanc le soit sous le nom d’atikkamek.

Il n’est que trop vrai de dire que les derniers Peaux-Rouges qui nous ont faits leurs héritiers sont en voie de mourir. On achève de creuser leur tombe sur les bords de la rivière de la Paix et du lac des Esclaves entourés de poissons blancs, de truites et de saumons argentés. Si nous avons gardé l’héritage, au moins avons-nous su en payer le tribut.


LE TULLIBEE


Ce petit salmonidé, dont M. Goode et d’autres auteurs américains signalent la présence, en passant, dans les grands lacs internationaux, existe en nombre immense dans le Manitoba, l’Assiniboia, la Saskatchewan, l’Alberta, et surtout le Grand Nord. Nous nous bornerons, pour l’heure, à en faire la description succincte, d’après Jordan et Gilbert, qui immortalisent leurs noms en les attachant aux plus humbles produits de la mer.

Corsegone Tullibee, Rich. — Tullibee, Mongrel White-Fish ; Poisson-Blanc Métis.

Corps court, haut, comprimé, ressemblant à l’alose ; courbes dorsale et ventrale semblables. Pédoncule de la caudale court et haut. Tête conique, comprimée, bouche grande ; le maxillaire s’étendant jusqu’à l’œil, dépassant le devant de la pupille, son os supplémentaire s’amincissant d’une manière ovarienne, avec des pointes prolongées ; les mâchoires restent égales lorsqu’elles sont fermées. L’œil est grand, aussi long que le museau, 4½ dans la tête. Le préorbitale est étroit ; le superorbital allongé, rectangulaire. Les écailles antérieures sont considérablement larges, leur diamètre étant de moitié plus large que le diamètre des écailles du pédoncule de la caudale. Couleur bleue en dessus, côtés blancs ponctués de fines taches noires ; chaque écaille portant une ligne argentée formant une série de bandes longitudinales distinctes.