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LES POISSONS

jusqu’ici, je crois devoir déférer à l’opinion du Père Petitot et le citer lui-même eu cette matière.


« Les eaux du Youkon, dit-il, sont troubles et jaunâtres, comme toutes celles qui descendent des montagnes Rocheuses. Elles nourrissent les mêmes espèces de poissons que celles du Nakolchpôondjig, et possèdent, de plus que leur rival, le salmo scoulerii, qui atteint jusqu’à 4 pieds de long, et pèse de 30 à 60 livres anglaises, et le dhikki ou poisson-chandelle, qui n’a que six pouces de long, mais qui est tellement huileux que, séché au soleil ou boucané comme le hareng, il peut brûler comme une torche, et sert même de flambeau aux Danie-Ingolit. Je suppose seulement que ce luminaire économique ne doit pas être plus aromatique que le lard de baleine que les Esquimaux emploient pour la même fin, et que, comme lui, il requiert des nerfs olfactifs à l’épreuve des odeurs abominables.

« C’est évidemment le minoga ou lamproie dont les Cosaques du Volga se servent en guise de chandelle.” (Mme Carla Serena.)