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LES POISSONS


PERCHES OU CANNES À PÊCHE, etc. (Choix et confection des)


La perche ou canne à pêche est à proprement parler un morceau de bois auquel on attache la ligne.

Nous avons indiqué, dans des articles spéciaux, tout ce qui a rapport à l’histoire, à la confection et au choix de cet instrument si utile au pêcheur. Ici nous ne donnons que quelques extraits et quelques renseignements secondaires, mais non dénués d’intérêt.

Isaac Walton, le père des pêcheurs à la ligne anglais, indique les précautions suivantes pour se procurer de bonnes perches :

« Entre la Saint-Michel et la Chandeleur, dit-il, on coupe une belle branche de saule, de coudrier, de tremble, etc., de 3 mètres de longueur et de 0m,10 à 0m,12 de circonférence. On la met à plat dans un four chaud, jusqu’à ce qu’il soit refroidi ; on la conserve ensuite dans un lieu sec, pendant un mois, puis on la lie fortement à une règle de bois carrée. Puis, pour la percer dans toute sa longueur, on prend un morceau de fil de fer de chaudronnier que l’on fait rougir à blanc, et on perce la gaule en l’enfonçant dans l’axe, tantôt par un bout, tantôt par l’autre, jusqu’à ce que les deux trous se rencontrent ; on élargit alors ce trou au moyen de mèches de plus en plus grosses, en observant de proportionner le diamètre de ce trou à la grosseur de la perche.

« Cette perche est ensuite bien unie à l’extérieur, on la fait tremper dans l’eau pendant deux jours, puis on la met dans un lieu couvert où on l’expose à la fumée, jusqu’à ce qu’elle soit très sèche. Le trou qui a été fait sert à recevoir deux baguettes, car la perche est en tout formée de trois morceaux qui s’ajustent les uns aux autres.

« Pour faire la baguette qui doit être ajustée au bout de la perche creuse, on cueille, dans la même saison, une baguette de coudrier que l’on fait sécher de même ; on la réduit à une grosseur suffisante pour qu’elle entre dans le trou dont nous avons parlé, et où elle doit pénétrer jusqu’à la moitié de sa longueur.

« Afin de rendre cette perche complète, on coupe des jeunes pousses droites et minces d’épine noire, de pommier sauvage, de néflier ou de genévrier, que l’on dépouille de leur écorce. On les fait sécher en faisceaux qu’on lie avec des ficelles, et on les amincit assez pour qu’elles puissent entrer dans le trou de la canne, du côté le moins gros. Ces