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LES POISSONS

Pour remédier à ces inconvénients on se munit des deux petits instruments ci-joints (fig. 152 et 153), que l’on peut faire en fil de fer, et emporter (encore un poids de plus, mais c’est sûr) — ou couper dans un arbre voisin — et s’il n’y en a pas ? — on enfonce en terre la fourchette (fig. 152) en avant du moulinet (fig. 154), sur le bord de l’eau, vers le premier tiers de la canne, à partir du bas, et le crochet (fig. 153) sur la lance. La canne ainsi établie, se tient élevée au-dessus de l’eau, ce qui empêche le scion d’être mouillé. Le poisson ne peut plus l’entraîner, et le pêcheur a la plus grande facilité en dépassant, par un petit mouvement, la lame de dessous le crochet, de saisir la canne au moment opportun.

Mais le plus grand avantage de cette pêche — et celui qui en fait vraiment une spécialité — c’est la possibilité de mettre à l’eau un certain nombre de lignes et de les surveiller toutes sans fatigue.

Trois ou quatre cannes sont suffisantes pour ne pas faire de cette pêche une fatigue, si la rivière est un peu poissonneuse ; beaucoup de pêcheurs vont à six, à dix même, mais dans ce cas, ils remplacent les cannes par des lignes à grelots, ce qui rentre dans la pêche décrite à cet article. (Voy. Grelots).


Fig. 151. — Position de la canne fixe, pêchant.
Dans ce genre de pêche, il faut choisir des lignes fortes (fig. 155, crin en 12 brins, fig. 156, soie), des hameçons renforcés, des flottes bien voyantes et de couleur éclatante, et enfin, des cannes solides et à moulinet ; une bonne épuisette AR (fig. 157) est indispensable, et, si l’on ne voit pas mordre souvent, au moins quand cela arrive, c’est pour tout de bon, et la qualité dédommage de la quantité.

On peut encore, pour simplifier son bagage, n’emporter qu’une fourchette, et implanter obliquement la canne dans la terre, ou bien, mettre une pierre sur la lance, mais cet usage a l’inconvénient de ne pas offrir de facilités pour dégager la ligne ; il faut faire un mouvement brusque qui, souvent, suffit pour dégager ou perdre la capture.

La ligne que l’on monte à la canne fixe est en soie, semblable à celle de la figure 156 ; au bas, se fixe une avancée en florence double cordée, ou au moins en crin en 12 brins. À 0m,50 de l’hameçon, on met un petit grain de plomb (fig. 158), placé à demeure sur l’avancée, et au-dessus de lui, une olive de plomb, dont la grosseur varie avec le poids de la ligne, la force de l’eau, etc., et qui, glissant sur l’avancée, ne peut dépasser le