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LES POISSONS

au fond par ses câblières, mais est soutenue à une hauteur suffisante par elles, pour que les amorces seules touchent le fond et que les empiles n’y traînent point. À cette époque de l’année, on n’emploie plus que des hameçons simples et toujours le poisson vif ou des quartiers d’oiseau ou des grenouilles comme amorce. Les empiles sont espacées de 6 en 6 pieds et l’on prend ainsi les plus fortes pièces.


LIGNE À LA MAIN — LIGNE À SOUTENIR


Le corps de la ligne pour la pêche à soutenir doit être en solide fil de soie ou de lin (fig. 131) soigneusement dévrillé, peint et verni ; à l’extrémité sera placée une avancée de 1m,50 de très forte florence ou de plusieurs margotins de deux florences moyennes bien tordues.

On munit la ligne d’un limerick renforcé à palette, no 1, au printemps, pour le ver rouge ; 2 ou 3 en été, pour le fromage de Gruyère ; et 0 à l’automne, pour la viande crue ou cuite, et la cervelle.


Fig. 131. — Ligne à soutenir.


Fig. 132. — Petite plombée en cloche.

Cette pêche étant une pêche de fond, nécessite l’emploi d’une plombée à la ligne, afin de retenir sur le sol de la rivière l’hameçon et l’appât qu’il porte. On peut employer pour plomber la ligne plusieurs manières qui toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Quand on se sert d’une ligne de soie sans avancée, on plie la ligne sur elle-même, et l’on y pratique par un nœud ordinaire une boucle de 30 à 40 millimètres de distance de l’hameçon. La plombée est d’une forme quelconque et porte une petite anse de fil de fer. La meilleure forme est celle dite en cloche (fig. 132), dont l’assiette est la plus ferme dans l’eau. On passe la boucle de la ligne dans l’anse du fil de fer, on ouvre la boucle quand elle est assez engagée, et l’on y fait passer le corps même de la plombée, on tire, et l’anse de la plombée se trouve prise dans un nœud coulant que l’on défait à volonté. En refaisant cette manœuvre en sens inverse, on a ainsi fixé d’une manière indissoluble le plomb à la ligne, ce qui est une très mauvaise manière, car on détruit ainsi toute la sensibilité de la ligne, et pour ferrer il faut que le coup porte sur la plombée avant d’arriver au poisson. On a ainsi un choc terrible qui peut briser la ligne ou déchirer